Conservation des meubles en bois

Causes des dommages

La manipulation négligente et les conditions ambiantes sont généralement à l'origine des dommages que subit le mobilier en bois. La lumière, ennemi naturel de la matière organique, est particulièrement nocive pour le bois, car les dommages qu'elle cause sont cumulatifs (empirant avec le temps) et irréversibles. Elle peut foncer les essences pâles et décolorer les foncées. Elle peut aussi attaquer le fini superficiel - vernis, teinture ou peinture - provoquant décoloration, opacité, fissures et fragilisation.

Comme le bois contient de la cellulose (une molécule hydrophile) et est poreux, il est vulnérable à l'humidité. Lorsqu'il fait humide, le bois absorbe l'eau et gonfle légèrement; lorsqu'il fait plus sec, l'eau se dégage du bois et celui-ci rétrécit. Ces réactions aux variations d'humidité peuvent causer des fentes ou des fissures dans le bois, ce qui endommage aussi le fini. Dans un milieu très humide, il y a également risque de moisissure.

Le bois est aussi susceptible d'infestation par les insectes. Lorsque les conditions sont favorables, certains insectes minent le bois, creusant des petites galeries qui coupent le grain du bois, et pondent leurs oeufs. Les larves remontent ensuite à la surface et la larve, au terme de son développement, se fraie un chemin jusqu'à la surface, laissant un petit trou dans le bois. La présence de sciure de bois sous un meuble est signe d'insectes en activité. L'eau renversée sur un meuble peut également causer des taches blanchâtres sur le fini.

Manipulation

Toujours vérifier si un meuble est endommagé ou si les joints ont du jeu avant de le déplacer. Si le dessus du meuble est en marbre, l'enlever et le transporter en le tenant à la verticale. Il vaut mieux soulever les meubles que les traîner sur le plancher (exerce une pression indue sur les pattes et le piétement qui risquent de casser. Pour le transport dans un véhicule, protéger les meubles avec des housses pour éviter qu'ils ne touchent le véhicule ou d'autres surfaces.

Pour éviter les dégâts accidentels causés par l'eau, ne pas placer de jardinières directement sur un meuble, utiliser des sous-verres, etc. Ne pas placer les meubles à la lumière directe du soleil (les stores et les rideaux peuvent servir à filtrer les rayons du soleil). Éviter aussi de placer les meubles près d'un foyer, d'une plinthe chauffante ou d'une bouche d'air chaud. Les greniers, sous-sols et garages ne sont pas propices à l'entreposage du mobilier car les conditions ambiantes y fluctuent trop.


Nettoyage et réparation

Il existe une foule de produits pour l'entretien des meubles (huiles, cires, vaporisateurs, sans oublier les remèdes maison). Cependant, contrairement à l'opinion générale, le bois n'a pas besoin d'être " nourri ". La meilleure façon de préserver le mobilier est simplement de normaliser les conditions environnantes. Aucune quantité d'huile ou d'autres produits n'empêchera le bois de sécher dans un milieu trop sec.

Certains produits en vente libre font en fait plus de mal que de bien, car ils se décomposent avec le temps et réagissent avec le fini du bois. Certains polis à meuble laissent des résidus inesthétiques et endommagent les finis.

Une des meilleures façons de nettoyer le bois, c'est de l'épousseter régulièrement avec un linge légèrement humide. Cependant, bien des meubles datant d'avant la Première Guerre mondiale sont sensibles à l'eau et ne devraient être époussetés qu'avec un linge sec ou un linge humecté avec quelques gouttes de diluant à peinture inodore. Après l'époussetage, polir la surface avec un linge doux et sec. Le bois brut ne devrait pas être nettoyé à l'eau.

Une cire paraffinée (cire en pâte blanche inodore et incolore vendue dans les endroits spécialisés) peut servir à lustrer le fini, et rend les empreintes de doigts plus faciles à enlever. Le traitement doit être appliqué une fois par an et seulement sur les surfaces qui sont manipulées. Il faut ôter toute accumulation de cire autour des parures métalliques.

Les ferrures doivent être enlevées du meuble pour le polissage car les abrasifs ou l'ammoniac que contiennent les produits de nettoyage du métal peuvent endommager le bois et le fini des surfaces adjacentes. Dans les musées et les maisons historiques, on ne polit d'ailleurs plus les ferrures des meubles, on se contente de les astiquer avec un linge propre et sec. La pièce métallique est ainsi légèrement lustrée et l'usure est réduite au minimum.

Si un meuble est infesté par des insectes, il faut l'isoler et le recouvrir d'une pellicule plastique. Il faut ensuite consulter un restaurateur pour obtenir des conseils. Il en est de même lorsque le mobilier a besoin de nombreuses réparations ou d'être nettoyé.

Il n'est pas recommandé de décaper un meuble en bois. Les finis d'origine ajoutent à la valeur historique d'un meuble et il est préférable de les préserver plutôt que de restaurer intégralement le meuble (se rappeler que la moitié de la valeur d'un meuble, neuf ou vieux, tient à son fini). Il est généralement plus sage de conserver le fini original d'une pièce que de le refaire, suivant l'état du fini restant. Une fois un fini original enlevé, il est à jamais perdu. Il existe des nouveaux produits de nettoyage qui font ressortir le fini original, mais il est préférable de confier ce genre de travaux à des spécialistes.


Jean-Paul Lécuyer

La restauration de mobiliers

Le travail de réfection d'un meuble concerne deux aspects du métier d'ébéniste et de finisseur de meubles : la restauration de meubles anciens et la réparation de vieux meubles ; la distinction entre les deux n'est pas toujours facile à faire. Le terme " meuble d'antan " est réservé aux meubles de plus de cent ans. La plupart du temps, c'est un meuble d'origine, très rare et très coûteux, presque toujours signée. Au Québec, de tels meubles sont rares. Le terme " réparation " concerne plus spécifiquement les vieux meubles ou même les meubles de facture plus récente qu'il s'agit de réparer et de finir. Ces meubles, fabriqués de façon artisanale ou de façon industrielle, peuvent être en bois massif ou en placage.

La restauration de mobilier impose une ligne de conduite rigoureuse pour assurer la perpétuité des objets d'art que sont les meubles. C'est pourquoi les démarches de travail doivent suivent les règles d'or du métier : dans un premier temps ; assurer la réversibilité de toute intervention, dans un second temps ; respecter le style et l'époque du meuble et troisièmement ; utiliser les matériaux d'autrefois (colle d'os et de poisson, vernis gomme laque, cire, etc.). Le restaurateur de mobilier redonne au meuble sa valeur utile, esthétique, artistique et marchande.

Le rôle fondamental du restaurateur consiste à conserver, dans l'état le plus proche de son état actuel, ce qui nous est confié. sans rien soustraire, sans rien détériorer au bénéfice des générations présentes et futures. Nous devons tendre à conserver l'intégralité de l'objet sans rien y changer. Il faut pouvoir revenir à l'état antérieur à notre intervention, si cela devenait nécessaire, dans une heure, dans un an, dans dix ou cent ans.

La conservation du bien mobilier privilégie l'utilisation de techniques et de matériaux employés dans sa construction. De plus, la bonne restauration d'un meuble le rend fonctionnel et vous assure de pouvoir transmettre, en très bon état, ce témoin du passé aux prochaines générations ou de le revendre au meilleur prix.

La règle édictée en ce qui concerne la restauration de meubles, par respect pour le meuble et son histoire devrait être : " en faire le moins possible ".

" Je pense que l'art du restaurateur comporte un enseignement théorique et technique, mais aussi une part considérable et essentielle d'apprentissage dans un atelier. Cet apprentissage doit durer de longues années. Le métier ne peut donc être seulement enseigné par une école. " de Germain Bazin (conservateur du département des peintures au musée du Louvre).


Les principes de la restauration
Conserver, dans l'état le plus proche de son état actuel, ce qui nous est confié, sans rien soustraire, sans rien détériorer. Nous devons tendre à conserver l'intégralité de l'objet sans rien y changer.

Utiliser une technique qui permette de défaire le travail entrepris, sans risque d'endommager la pièce. Il faut pouvoir revenir à l'état antérieur à notre intervention, si cela devenait nécessaire, dans une heure, dans un an, dans dix ou cent ans. Les restaurateurs doivent prévoir pour conserver. De nouvelles techniques, de nouvelles méthodes, meilleures que les méthodes actuelles, peuvent un jour être découvertes. Il pourrait être utile de revenir à l'état primitif,. C'est ce que les spécialistes appellent " la réversibilité ".

Observer, s'asseoir
Pratiquement, comment opérer ? Il faut pour cela, et avant tout, prendre le temps d'observer. Donc, de s'asseoir... Il n'y a pas que les musées qui ont des pièces à conserver, bien des particuliers possèdent des objets d'égale valeur.

Indispensable de conserver dans le meilleur état possible l'intégrité physique des bois et autres matériaux, et cela, par tous les moyens appropriée.

La finalité de l'objet étant de satisfaire l'œil, ce pourrait être un dommage irrécupérable de que de décaper une pièce ancienne. Qu'elle soit cirée ou vernie, pour la remettre à neuf. Il peut cependant être bon de nettoyer avec précaution afin de remettre l'objet en valeur.

Une bonne documentation
Livres, revues de décoration, catalogues ou ouvrages illustrés de musées ou d'hôtel des ventes, croquis, photos, etc. Établir un système de classement de ces documents.

 

Jean-Paul Lécuyer dit lecujean

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