Auto électrique ; un facture sallée

La Presse Plus , il y a quelques jour

L'AUTOMOBILE EN QUESTION
Eric Lefrançois , journaliste

QUESTION : 

UNE FACTURE SALÉE.
Je suis bien content que vous ayez pris le temps de réfléchir à la question des réparations des véhicules électriques. Je suis propriétaire de deux Nissan Leaf (2018 et 2019).
Nous roulons beaucoup à la ferme et les deux voitures ont plus de 180 000 km au compteur.
L’été dernier, mes deux voitures électriques nécessitaient de nouvelles batteries. Coût des changements : 27 000 $ plus les taxes pour les deux voitures, et cela, après un rabais (entre 15 % et 25 %) de la part de Nissan. Ils me disent que les batteries ont été endommagées par notre usage excessif des bornes à charge rapide.
Il y a deux semaines de cela, le module de gestion électronique de ma Leaf 2019 m’a lâché. Coût de la réparation : 6000 $ taxes incluses et Nissan va me donner 25 % de rabais sur cette facture.
Autant vous dire que toutes mes économies d’essence sont allées vers la réparation de ces véhicules. [...]

Bonne chance à l’industrie si elle pense pouvoir offrir seulement de l’électrique en 2035 et bonne chance aux prochains gouvernements s’ils pensent qu’ils vont pouvoir convaincre la classe moyenne de plonger dans cette vision du tout-électrique. Deux factures plus tard, je commence à en douter sérieusement.
— Nasser B.



RÉPONSE : 

Les histoires d’horreur ne se limitent pas aux véhicules électriques, vous savez. Il est vrai cependant que cette technologie n’a pas encore atteint sa pleine maturité (l’atteindra-t-elle un jour ?) ni n’est entièrement maîtrisée par l’ensemble des constructeurs. Les utilisateurs de véhicules électriques ont également beaucoup à apprendre de leur fonctionnement, de leur utilisation, mais aussi de leurs coûts d’usage. Le recours « excessif » aux bornes de recharge rapide en est un exemple. La Leaf, l’une des pionnières de la transition énergétique, n’est pas le véhicule électrique le plus avant-gardiste et le plus abouti qui soit. Ni le plus fiable. Mais au même titre qu’un véhicule à moteur thermique (essence ou diesel), il nécessite certaines précautions, comme vous avez été à même de le constater.
Pour répondre au second volet de votre question, l’automobile est en voie de (re)devenir un produit de luxe. Il revient à l’industrie automobile d’inverser cette tendance. Pour ce faire, elle se doit de proposer des véhicules plus économiques. Le consommateur a aussi un bout de chemin à faire et doit réviser ses réels besoins en matière de transport individuel.